Défis et enjeux
Les villes sont des creusets de profondes transformations (technologiques, sociales, biologiques, économiques, etc.). A la fois objets et acteurs des changements globaux dans un contexte de mondialisation en pleine accélération, leur durabilité s'inscrit dans la prise en compte croisée d'enjeux multiples et parfois antagonistes, liés aux modes de production et de consommation de biens communs que sont les sols, l'eau, l'air, la biodiversité, la santé, tout en garantissant le fonctionnement harmonieux d'un environnement hétérogène dont leur nature est d'être intensément anthropisé, densément peuplé et ouvert au monde.
Ainsi, les villes concentrent des enjeux multiples et une complexité d'interactions, entre dynamiques physico-chimiques, biologiques économiques et sociales telles qu'elles sont formalisées dans un système ici particulièrement artificialisé. Cet environnement urbain peut être approché comme un écosystème, en décrivant son métabolisme, ou en le considérant comme une fabrique socio-politique dans lesquelles les questions foncières, d’organisation ou de planification sont centrales. En conséquence, les villes forment un espace partagé, un milieu complexe et ambivalent. De fortes densités humaines, d'activités et de biens y amplifient les interactions, les effets systémiques et les incertitudes. Les villes participent aux changements globaux et les subissent simultanément, par exemple en contribuant aux émissions de gaz à effet de serre, et en étant touchées par la dérégulation climatique. Elles constituent aussi des écosystèmes renfermant une biodiversité non-négligeable en forte interaction avec les populations humaines. Autrement dit, les villes constituent un milieu d’intensification de dynamiques globales. Les villes sont à la fois des lieux d’échanges aux multiples activités, fonctions, intérêts, besoins, et des espaces produisant des menaces, des pollutions, des insatisfactions et des conflits. La concentration de ces mêmes besoins insatisfaits, de ces pollutions, ajoutés à celle de tout un ensemble de défaillances (de la structure des immeubles, à l’absence de coordination ou de circulation de l’information et des textes de droit, en passant par la présence de fortes inégalités et de populations reléguées) font des villes des espaces vulnérables, notamment face aux événements extra-ordinaires. Enfin, espaces d’addition de moyens, d’innovation, moteurs de redistributions, les territoires urbains sont des laboratoires où s’élaborent de nouvelles réponses pour elles-mêmes et pour d’autres échelons territoriaux. Les villes sont donc à la fois des lieux de mise en exposition, de vulnérabilités et de résilience, mais aussi des sources d'innovation et d'expérimentation sociale et technologique. Notamment, les technologies numériques peuvent être analysées comme des réponses aux défis que connaissent les villes du Sud (accroissement de la mobilité, accès à l’énergie, gestion des déchets, réductions des émissions de gaz à effets de serre, etc.).
Ainsi, les villes concentrent des enjeux multiples et une complexité d'interactions, entre dynamiques physico-chimiques, biologiques économiques et sociales telles qu'elles sont formalisées dans un système ici particulièrement artificialisé. Cet environnement urbain peut être approché comme un écosystème, en décrivant son métabolisme, ou en le considérant comme une fabrique socio-politique dans lesquelles les questions foncières, d’organisation ou de planification sont centrales. En conséquence, les villes forment un espace partagé, un milieu complexe et ambivalent. De fortes densités humaines, d'activités et de biens y amplifient les interactions, les effets systémiques et les incertitudes. Les villes participent aux changements globaux et les subissent simultanément, par exemple en contribuant aux émissions de gaz à effet de serre, et en étant touchées par la dérégulation climatique. Elles constituent aussi des écosystèmes renfermant une biodiversité non-négligeable en forte interaction avec les populations humaines. Autrement dit, les villes constituent un milieu d’intensification de dynamiques globales. Les villes sont à la fois des lieux d’échanges aux multiples activités, fonctions, intérêts, besoins, et des espaces produisant des menaces, des pollutions, des insatisfactions et des conflits. La concentration de ces mêmes besoins insatisfaits, de ces pollutions, ajoutés à celle de tout un ensemble de défaillances (de la structure des immeubles, à l’absence de coordination ou de circulation de l’information et des textes de droit, en passant par la présence de fortes inégalités et de populations reléguées) font des villes des espaces vulnérables, notamment face aux événements extra-ordinaires. Enfin, espaces d’addition de moyens, d’innovation, moteurs de redistributions, les territoires urbains sont des laboratoires où s’élaborent de nouvelles réponses pour elles-mêmes et pour d’autres échelons territoriaux. Les villes sont donc à la fois des lieux de mise en exposition, de vulnérabilités et de résilience, mais aussi des sources d'innovation et d'expérimentation sociale et technologique. Notamment, les technologies numériques peuvent être analysées comme des réponses aux défis que connaissent les villes du Sud (accroissement de la mobilité, accès à l’énergie, gestion des déchets, réductions des émissions de gaz à effets de serre, etc.).
Parmi ces villes, celles des Suds semblent être encore plus au cœur des questions de durabilité. Les dynamiques et les formes des croissances urbaines démographiques et/ou spatiales ainsi que l’ampleur et l’hétérogénéité des inégalités (sociales, économiques, sanitaires, etc.) intra-villes et inter-villes, constituent des éléments majeurs de vulnérabilité. Elles semblent également concentrer, plus qu'ailleurs, les crises ou combinaison de crises de toute origine : violence, guerres et attentats, maladies tropicales qui s'ajoutent à d’autres épidémies, pollutions induites par des activités extractives, portuaires ou industrielles, liées à l'accumulation de déchets (maîtrise souvent lacunaire de l'assainissement collectif et individuel), portuaires ou industrielles, catastrophes naturelles (sècheresses, ouragans, inondations soudaines, laves torrentielles, séisme, ...), profitant de moindres normes et de contrôles insuffisants ou détournés. Si ces crises, d’origine naturelle, industrielle, sociale, économique ou politique, semblent davantage atteindre les villes des Suds, c’est davantage par une propension à les subir qu'à une plus forte intensité de celles-ci. Les formes de gouvernance, leur mise en tension, l'inégalité d'accès aux ressources de tout type sont des facteurs centraux de ces vulnérabilités.
S’interroger sur la durabilité des villes des Suds permet de renverser la question du développement non seulement en remettant en cause l’universalité de ce concept élaboré au Nord puis mondialisé, mais aussi en promouvant la valeur des expériences et innovations, endogènes, vécues en Afrique, en Amérique latine et en Asie pour contribuer à penser une action publique tendant vers davantage d’équilibre dans le reste du monde (exemple : la capacité à faire ville malgré/avec ces vulnérabilités, notamment à travers le dialogue entre le formel et l’informel).
Étant donné les multiples dimensions de l’objet « villes durables », le grand défi de la Communauté de Savoirs IRD sur les villes durables est de porter une interdisciplinarité ouverte et innovante entre sciences de la société, de la vie, de la Terre, et bio-médicales, afin d’ouvrir de nouvelles pistes de recherche sur l'urbain. Ainsi, répondre aux enjeux de durabilité de la ville implique une analyse inter- voire trans-disciplinaire, qui interroge l’environnement urbain dans toutes ses dimensions, biophysiques et sociales, et qui, en ce sens, est une conception heuristique pour analyser et comprendre les sociétés et leurs relations à l'environnement dans toute la complexité proposée par les milieux urbains.
S’interroger sur la durabilité des villes des Suds permet de renverser la question du développement non seulement en remettant en cause l’universalité de ce concept élaboré au Nord puis mondialisé, mais aussi en promouvant la valeur des expériences et innovations, endogènes, vécues en Afrique, en Amérique latine et en Asie pour contribuer à penser une action publique tendant vers davantage d’équilibre dans le reste du monde (exemple : la capacité à faire ville malgré/avec ces vulnérabilités, notamment à travers le dialogue entre le formel et l’informel).
Étant donné les multiples dimensions de l’objet « villes durables », le grand défi de la Communauté de Savoirs IRD sur les villes durables est de porter une interdisciplinarité ouverte et innovante entre sciences de la société, de la vie, de la Terre, et bio-médicales, afin d’ouvrir de nouvelles pistes de recherche sur l'urbain. Ainsi, répondre aux enjeux de durabilité de la ville implique une analyse inter- voire trans-disciplinaire, qui interroge l’environnement urbain dans toutes ses dimensions, biophysiques et sociales, et qui, en ce sens, est une conception heuristique pour analyser et comprendre les sociétés et leurs relations à l'environnement dans toute la complexité proposée par les milieux urbains.